CE QU'IL FAUT RETENIR
Juste que tout est plus compliqué ! |
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LECON N°3 - "Le quotidien à bord ou leçon de survie"
Bien installés dans votre confortable fauteuil, vous ferez peut être partie des milliers d’internautes à participer à Virtual Regata, jeu en ligne (accès sur www.transat650.org) qui vous permettra, dès le coup de canon de départ de la Transat 6.50, de refaire la course jusqu’à Bahia. Pour y arriver certains vont même jusqu’à tenir des quarts (bien souvent en équipe) à la maison !
Pour autant, vous arriverez difficilement à simuler les conditions de vie de nos marins pendant cette traversée.
6,50 mètres, ce n’est pas comparable avec les 60 pieds du Vendée globe et les conditions de navigation et de confort s’en ressentent très clairement.
Pour vous expliquer tout ça, rien de mieux que de les écouter, eux, qui ont déjà vécu dans ces conditions.
Grégory Magne, Journaliste, a réalisé quelques petits films très drôles et très parlant avant de partir pour sa Transat en 2007, ainsi qu’un superbe suivi de course en caméra embarquée que vous retrouverez dans les liens en bas de cette page.
Petite fiche technique de ces impondérables qui deviennent très compliqués…
Manger
La nourriture, mis à part les premiers jours où Arnaud essaiera de garder quelques salades fraiches, du pain, du fromage et des fruits, se limite à des sachets lyophilisés.
En effet, la cuisine d’Arnaud se limite à une bouilloire sur laquelle est soudée un réchaud de camping, le tout accroché par un bout au plafond derrière la quille…
Pas de micro onde, de plaque et quoi que ce soit d’autres qui permettrait de diversifier.
3 semaines de bolino avec un choix limité entre soupe minestrone, couscous, pates carbonara ou spaghettis bolognaise. Les 1ers jours ça passent, les jours suivant, on rajoute de plus en lus de sel et d’épices.
Avec un peu de chance, on peut l’imaginer récupérer un poisson volant sur le pont et le mariner au citron… et là c’est un grand bonheur !
A l’arrivée, je vous le donne en 1000 : une plaque de chocolat, 2 steaks sauce roquefort, un petit déjeuner gargantuesque avec du pain frais !
Dormir
Là encore, c’est comme on peut.
En fonction des conditions météo et du niveau de vigilance exigé, on oscille entre pas de sommeil du tout, et des quarts de 20 à 30 mn.
Le pire, contrairement à ce que l’on pourrait croire reste la pétole. Dans ces moments là, il faut pouvoir prendre la moindre risée et le sommeil n’y a pas sa place.
Quand un moment de répits se présente, il faut dormir le plus vite et le plus profondément possible.
Les temps de récupération sont courts et surtout très inconfortables : sur le pont, dans le spi, ou à côté de la table à carte. Le pyjama est tout simplement inenvisageable : il faut être prêt à sortir en ciré à tout moment et
il n’est pas rare, quand un problème de pilote se présente ou quand la pétole s’installe sérieusement que les skippers ne dorment pas pendant plusieurs jours.
Sur la traversée, le tiercée gagnant comprendra forcément la bonne gestion du sommeil. Il n’est pas question, comme pour une course de 2 ou 3 jours de faire l’impasse sur le repos. Les premiers jours, c’est certainement le réglage le plus difficile.
Se laver
Vous connaissez les lingettes de bébé ? Ben voilà, vous avez tout compris..
Ca sent bon, mais ca colle et le seul moyen d’avoir de l’eau pour se laver (le reste doit être conseré pour l’hydratation de l’homme.), c’est la pluie.
D’ailleurs un conseil, si vous passez par là et que vous en croisez un, prévenez le avant de passer lui faire un coucou : si la température le permet (et c’est la cas après madère), vous risquez de le trouver en tenue d’Adam, histoire d’aérer un peu…
S’occuper
Eh non, on ne s’ennuie pas, même seul au beau milieu de l’atlantique pendant 3 semaines !
Certains lisent, d’autres écoutent de la musique et la plupart tiennent des conversations très intéressantes avec leur moi intérieur…
La solitaire n’est pas forcément synonyme de solitude et les activités ne manquent pas. Pour avancer, il faut régler, tout le temps, à tout moment. Réparer, ranger, trier, s’assurer de sa route, penser stratégie etc.…
Les journées, bizarrement passent vite. Malgré tout, il est certain que ces marins bourrus rêvent dans les moments les plus difficiles de compagnies, de leurs proches et les derniers jours restent surtout une course aux retrouvailles.
Voilà pour les principales activités indispensables aux yeux de nous autres, pauvres terriens.
Je vous laisse maintenant imaginer leur quotidien pour la vaisselle sans eau, les petites ou plus grosses commissions, les poubelles (voir les explications de Grégory Magne…), les petits bobos...
Le plus dur, très certainement, reste de passer sur des besoins bien plus indispensables que les détails matériels.
Celui de partager, d’être rassuré, motivé, écouté et….attendu !
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A suivre ...
Leçon 5
Les Grands moments
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